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CHANEL jette l'ancre au Grand Palais

  • Photo du rédacteur: Jess
    Jess
  • 23 mai 2018
  • 5 min de lecture

M Y D A T E W I T H Y O U & CHANEL Croisière ou l’art de larguer les amarres.


Comme promis, je vous dévoile les dessous du dernier événement CHANEL : la collection Croisière 2018/19 présentée lors de la soirée du Jeudi 3 Mai sous la voûte du Grand Palais à Paris.


Le Samedi 5 Mai de 15H30 à 17H30, j’ai eu la chance d’être invitée à découvrir les coulisses de CHANEL dans le décor du défilé, à travers sa nouvelle collection et ses savoir-faire, sous la nef du Grand Palais. Lors de cet après-midi, un spécialiste de la Maison nous a guidés à l’intérieur de l’extraordinaire paquebot « La Pausa » de manière à mieux appréhender les codes de ce vestiaire marin faussement classique et habilement twisté de notes décontractées. Véritablement, ce défilé marque un retour aux fondamentaux de la croisière, initiée par Coco Chanel en 1919.





J’adore m’essayer à l’écriture et vous le savez, mais je ne pouvais pas mieux vous retranscrire l’histoire de CHANEL que ne l’a fait la Maison dans un petit dépliant que j’ai reçu lors de la visite. D’une part, vous lirez les mots justes et, d’une autre, vous serez pleinement plongés dans cette découverte. Retrouvez donc l'intégralité du texte en fin d'article (juste avant le petit film).



Pour vous restituer la fraîcheur et la légèreté qui sont les fils rouges de cette collection, j’ai choisi de vous proposer un petit film réalisé à partir de mes photos personnelles. Ainsi, les grandes robes plissées en crêpe de Chine, le fourreau à volants, la mousseline imprimée, les longues robes pailletées à rayures noires et blanches, les drapés, les paquebots miniatures signés double C, les fourreaux de résille grillagée rebrodée de chevrons de sequins, les jupes longues, plissées ou ornées de boutons ronds comme des hublots, les vestes en tweed accordées aux minirobes teintées de roses vifs et les jupes à plis plats en mousseline imprimée vous feront chavirer.




Je vous laisse franchir les ponts de « La Pausa » pour mieux (re)découvrir à bord les Métiers de la mode, les Métiers d’art, les ateliers de Prêt-à-Porter de la Maison et les coulisses d’un défilé aux allures de voyage.


Et pour terminer cette traversée en beauté, je vous annonce officiellement que je ferai escale à la Place Vendôme le Lundi 2 Juillet afin d’intégrer la Maison CHANEL pour un stage de six mois au sein de la division Horlogerie, Joaillerie et Pièces d’Exception Europe.




Bon vent !



La croisière, le temps d’une escale avec CHANEL


Plus qu’une tradition, partir en voyage le temps d’une collection Croisière est un rendez-vous attendu. L’assurance d’une plage de dépaysement, de beauté, de la découverte d’un lieu, d’une époque, d’un art de vivre.


En présentant à la fin de l’automne 1919 une petite collection destinée à la villégiature et à Biarritez notamment, Gabrielle Chanel imaginait-elle qu’elle initiait alors un nouveau mouvement de mode ? Savait-elle qu’elle donnait naissance à la première collection dite Croisière ? Le Vogue américain avait pressenti le frémissement, relevant dans son édition de novembre cette année-là que les modèles de la créatrice, bien que « pas particulièrement différents de ceux proposés l’année dernière », formaient une « collection en tant que telle totalement différentes de tout ce qui a pu être vu à Paris au même moment. » Plus légers, impérativement confortables, ces modèles en jersey non doublé, ces sweaters, se prêtaient au yachting, aux villes d’eaux, aux stations balnéaires, à des destinations ensoleillées telles que la Riviera ou Venise et ses plages du Lido. Six ans plus tôt, à Deauville, elle lançait des tenues inspirées des costumes marin, qu’elle revisitait en jersey de laine, puis en jersey de soie, aussi doux que fluides, pratiques à porter au quotidien, sans perdre de cette allure de CHANEL qui se dessinait déjà. Du matelot à la croisière, il n’y avait qu’un pas.


Chanel a poussé plus loin le curseur de cette petite ligne judicieusement calée entre deux saisons. Répondant à ses propres besoins, elle a ajouté des tailleurs et des robes du soir pour les séjours sur les paquebots de luxe, alors très en vogue, et la vie « à destination », celle qui faisait percer quelques rayons de soleil dans le froid de l’hiver parisien. Une originalité relevée par Harper’s Bazaae, en décembre 1933, dans un article consacré aux « Cruise clothes », puis par l’Officiel de la Mode, en décembre 1936, ravi de découvrir « une collection de demi-saison très complète » et qui illustre parfaitement la conception unique de la mode de Gabrielle Chanel. Ne jamais faire comme les autres, quitte à nager à contre-courant, faire de ses envies et de son mode de vie sa source d’inspiration majeure, voilà ce qui a toujours guidé Mademoiselle Chanel dans sa création. Amoureuse de la mer, elle vogua longtemps sur les yachts du duc de Westminster, le Flying Cloud et le Cutty Sark. C’est en accostant à Monte-Carlo sur le Flying Cloud, qu’elle découvrit le village de Roquebrune-Cap-Martin et tomba sous le charme du domaine qui abritera dès 1929 sa propriété La Pausa. C’est sur ce même navire qu’elle rencontrera l’architecte Robert Streitz, à qui elle confiera les travaux de sa demeure provençale.


Irrévérencieuse et garçon manqué, Gabrielle Chanel a été parfois surprise sur le pont de ces bateaux en train de chahuter avec Bendor, le surnom du duc de Westminster, portant bermuda ou grand pantalon d’homme et gilet qu’on n’appelait pas encore oversized. On l’a souvent aperçue se laisser dorer par le soleil, les yeux caches derrière ses célèbres lunettes de soleil. Cette femme qui chérit sa liberté plus que tout, a senti ce dont allaient bientôt rêver les femmes : une mode d’actualité et d’anticipation, visionnaire dans ses moindres détails. La preuve de ce talent de Gabrielle Chanel n’est plus à faire.


Celui de Karl Lagerfeld non plus. Alors que la mode avait quasiment tourné le dos aux collections dites croisière, le créateur fait tourner la barre de gouvernail dans la direction inverse. Dès son arrivée en 1983, il a redonné vie à ce trait d’union entre deux saisons et n’a eu de cesse de le faire grandir, l’imposant comme l’un des moments les plus importants de l’année. S’agissait-il de glisser quelques maillots de robes légères entre deux tailleurs ? Certainement pas ! Répondre aux besoins de celles qui avaient envie de soleil en hiver ne suffisait pas : Karl Lagerfeld a donc transformé le vestiaire de la Croisière en une ligne anticipant sur les beaux jours à venir, une garde-robe entièrement renouvelée, jamais calée sur la précédente ou la suivante. Une collection à part entière, avec sa propre histoire, sa propre identité, sa propre inspiration, prompte à nourrir le désir et faire briller les regards. Une collection qui incarne le voyage sous toutes ses formes, réel ou imaginaire, temporel, historique et qu’il a eu envie de poser dans le monde entier, comme une carte postale magnifique : New York, Los Angeles, Miami, Venise, Saint-Tropez, le Cap d’Antibes, Singapour, Séoul, Cuba et même Versailles au XVIIIe siècle ou encore Paris, métamorphosé en épicentre de la Grèce Antique. Faire rêver, laisser voguer l’imagination au gré d’un tweed réinventé, d’une dentelle diaphane, d’une colorama irradié de soleil, sublimer les femmes d’une petite robe noire… N’est-ce pas, pour cette raison et tant d’autres, que CHANEL ne ressemble à nulle autre et sera toujours CHANEL ? Le lever de l’ancre est proche, nous vous souhaitons un bon voyage et une belle Croisière.





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